De l'encre et du papier

De l'encre et du papier

promenade, la Salie .

Écrire tout ceci était difficile, je devais faire face aux souvenirs et remuer des moments agréables qui avait fait mon enfer . Je devais repartir à zéro et pour cela je devais mettre noir sur blanc tout cette étape de ma vie pour tirer un trait . Devant moi s'ouvraient encore quelques années avec lesquelles je voulais vivre en paix .

Je venais d'écrire une étape importante et avant de poursuivre ce matin, je voulais d'abord faire cette ballade . Hier , j'avais remué trop de choses, et demain était un autre jour,

j'avais pris mon petit déjeuner en dehors de la chambre de bonne heure et fin prête pour avaler quelques kilomètres de la plage de la corniche qui partait du bas de l'hôtel, jusqu'au bout de la plage de la salie. Nous étions au printemps et les touristes n'avaient pas encore débarquer en masse. Le temps était toujours aussi doux, il faisait déjà 12° à 8h et la météo annonçait au plus fort de la journée quelques 22° , c'était suffisant, voir idéal pour la lumière et une longue marche . J'avais commander un repas pique-nique à emporter, une bouteille d'eau, mon appareil photo en bonne place dans mon petit sac et je pouvais me mettre en route.

Comme je le souhaitais, le sable était vierge de toute trace de pas, la dune se jetais encore à mes pieds jusqu'à la plage du petit Nice et la vue sur le banc d'Arguin , ensuite traverser celle de la lagune qui au bout m'offrait en droite ligne la Salie, majestueusement sauvage et sans l'ombre d'un adepte du bronzage . Rien, personne, juste elle et moi . Je marchais à fleur d'eau, l'ocean à marée basse , les vaguelettes venaient me chatouiller les pieds juste ce qu'il fallait pour ravigoter le sang dans mes veines et me donner cette énergie qu'il me serait bien utile pour poursuivre plus tard mon récit .

J'étais à cet instant heureuse, je respirais par tous mes sens, les embruns, l'iode, la fraîcheur du matin, le soleil qui se levait sans me bousculer. J'avais attendu cette promenade comme on attend, enfant, un cadeau. Pourquoi cette plage m'attirait-elle autant, je le savais, et les raisons étaient mauvaises si je voulais me rendre sur la voix de la guérison totale mais si j'avais l'air décidée à guérir complètement, mon cœur lui n'était pas encore prêt à lâcher, il était encore attaché par un lien invisible à lui . La raison et le cœur étaient séparés depuis longtemps et pour les remettre en accord, le travail était long . Il subsistait toujours en lui ce quelque chose qui vous poussait à aimer encore, le cœur était un rebelle , un résistant . Aimer quel bonheur, il chante et danse dans ta poitrine mais désaimer, qui peut le faire d'un claquement des mains ? J'ai essayé, j'ai abandonné, je crois que la seule solution aurait été de l'arracher et de demander une greffe d'un cœur tout nouveau tout propre, vierge de tout amour, de toute souffrance .

Alors même si de mauvaises raisons me poussaient sur cette plage, je le prenais sur moi, traiter le mal par le mal, le venin et le contre-poison. Il fallait s'infliger parfois des douleurs pour guérir les douleurs . Et pourtant aimer était la plus belle chose,

j'ai cru que cela serait plus facile d'être ici, les mois passés à régler le divorce m'avaient occupé l'esprit pleinement. Je prenais un nouveau chemin et l'espoir d'être enfin libérée d'un fantôme mais ce n'était pas le cas, le constat était là devant moins dans sa plus belle image , la plage , cette plage , la Salie. L'amour ne guérit-il jamais ? 



12/02/2016
4 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 44 autres membres