De l'encre et du papier

De l'encre et du papier

L'HISTOIRE IMPROVISÉE


Article sans titre

L'histoire improvisée, la fiancée de la Dune

 

Je ne vous parlerai pas trop ici de celui qui m'accompagne. Je n'en parlerai pas plus qu'il ne faut, car il est inutile d'étaler son bonheur quand on veut le garder à l'abris, hors de vue des yeux mauvais, des jalousies, des envieux. C'est pourtant l'amour qu'il faut partager, exposer, montrer et prouver. Il m'en a tant coûté de guérir et de le retrouver que je ne vous en partagerai égoïstement, qu'un petit morceau. 
Me voici à l'abris des dunes de la salie, en ce matin de mai, j'observe l'océan, il fait doux. Il est assis près de moi. Il apprécie cet endroit comme moi. Il a apprivoisé mes craintes. Il ne dit rien et parfois il parle pour rien, il parle du temps, des couleurs, dans le vide avec des mots simples. Il parle au sable, au chien qui passe sur la plage, il parle aux vagues en riant, en jetant ses pieds dans l'eau froide. Il est un peu étrange, un peu fou, un peu timide, un peu lunaire, un peu les pieds sur terre, un peu de tout. 
Mais surtout il est beaucoup de tout ce que je voulais, tout ce que je cherchais et ne trouvais pas. Il est, plus que tout, pas eux, pas marié, pas mensongé, pas manipulateur, il n'est pas un usurpateur. 
Il m'accompagne, marche à mes côté, on ne se marche pas sur les pieds. Il regarde dans ma direction en suivant la sienne et c'est la même. il m'aime. Je l'aime.
Nous quittons la Salie. 
Il rentre chez lui e je m'en vais du côté de chez moi. On se sépare souvent pour se retrouver tout le temps. 
Aujourd'hui j'ai envie de faire le sentier du littoral du côté d'Audenge. Je mange un morceau rapidement en arrivant à la maison. Je me chausse de bonnes chaussures, et enfile un coupe-vent. Mon sac à dos est prêt, je n'ai besoin que d'eau, d'une collation et surtout de mon appareil photo. Mes clés de voiture et me voilà repartie. 
Je vous sais déçus. Vous attendiez que je vous conte une belle histoire et au lieu de ça je termine ce récit en vous trainant jusqu'au bord du Bassin, je vous entraine dans une marche alors que vous auriez voulu des baisers, des " il m'enlace et me bouscule sur le lit ". Je sais c'est cruel de vous faire miroiter de l'amour alors que je vous fais marcher. Et pourtant c'est bien d'une histoire d'amour qu'il s'agit, l'histoire d'un Bassin sur lequel j'ai guéri mes chagrins et qui m'offre à présent la sérénité que je désirais. Ce qui est important, pour vous qui me lisez, c'est de comprendre que l'essentiel n'est pas dans une description détaillée d'une histoire d'amour mais qu'en quelques mots, vous en saisissiez l'intensité. Elle vous semblera plus crédible et plus sincère. J'ai toujours eu horreur de la série Arlequin que mes amies dévoraient au lycée. Je savais que ces histoires ne pouvaient exister. Je n'avais pas envie de rêver pour rien. Je voulais rêver du réel, du possible, de l'envisageable. 
Je vous assure que cet endroit va vous plaire, je ne vous ai pas encore conduit jusqu'à Audenge...allez on y va, suivez moi...

 

Marie Buisson le 17/02/2018

Audenge et son port. C'est parti pour la promenade, un aprés-midi dans l'air iodé et doux d'un petit port ostréicole détaché du village, loin du bruit, loin de la cohue contre laquelle on se cogne en été. Au port d'Audenge, il y a le pêcheur, le nageur, le promeneur, l'ostréiculteur, l'observateur, le marcheur, le contemplateur. Tous ces "eurs" se croisent et se mêlent à la vie d'un bout du bassin dans la tranquillité d'un lieu protégé et authentique. Le nageur fait ses longueurs dans une piscine d'eau de mer, on est loin du bleu lagon et du traitement au chlore de la piscine traditionnelle. Je les admire en passant, de voir cette motivation qui les pousse dans une eau trouble, salée et froide. Je m'engage sur le sentier de Graveyron. Une boucle de 6 kilomètres serpentant au milieu des près salés. Mon petit compact en main, une paire de jumelles accrochées au sac à dos et me voilà prête pour observer, photographier toute la faune et la flore de cet endroit unique.
Audenge se situe entre Biganos et Lanton. On se trouve dans une partie du Bassin propice à l'observation des oiseaux, non loin de la réserve ornithologique du Teich. Prenez la peine de fouiller un peu leur site et vous aurez la liste de tous les oiseaux migrateurs qui font une pause dans ce lieu et comme je les comprends. J'ai été peut-être moi-même, un des leurs dans une vie antérieure, cela expliquerait l'attirance que j'ai toujours eue pour le Bassin. Cet amour profond pour ce bout de terre, qui m'a toujours apporté le repos et la sérénité. Chaque fois que je rentrais sur Chambery après mes séjours, j'étais dans la béatitude tous les jours qui suivaient. Je mettais du temps à revenir à la réalité du lieu où j'habitais les trois quarts de l'année. Et puis la vie reprenait son cours et là je recommençais à compter les semaines qui allaient me séparer de lui. J'ai envie de vous dire que le Bassin est mon amant spirituel. Il est celui qui ne trahira jamais, sur lequel je peux poser ma tête, lui vider mon sac et respirer un bon coup. 
J'avais été un oiseau migrateur, lequel peut importe. Je revenais dans cette vie en tant qu'humain pour me poser définitivement dans un endroit qui m'avait donné le repos et protégé des chasseurs, des pièges et des êtres tordus que la planète portait lourdement. 
Cette pensée m'avait perdue dans mes souvenirs, les mauvais. J'avançais sur le sentier et plutôt que d'avoir la réaction habituelle, c'est à dire des larmes au goût amer, je me surpris à sourire, j'ai secoué la tête et regardé tout autour de moi. J'avais envie de tendre les bras et de tourner, de m'enivrer, je savais qu'ici et maintenant plus rien ne m'atteindrait. 
La lumière était parfaite tout comme la météo. Il devait faire une vingtaine de degrés. Entre les roseaux, je guettais un cygne, un foulque, un héron. Il y avait tellement à admirer. J'aurais aimé vous photographier même le calme qui habitait ce lieu, plus intime que le domaine de Certes qui suivait. Bien que je l'aimais beaucoup aussi, mais il fallait plus de temps pour le parcourir, 14 kilomètres. Il m'était arrivé de faire les deux mais uniquement en compagnie d'amis. Une voiture devait pouvoir nous récupérer au bout de la marche du côté de Lanton. 
Je m'arrêtais quelques minutes pour admirer l'étendue du Bassin à l'extrémité du sentier. Cette pointe au sud-est était fascinante. Nous étions encore dans le Delta de la Leyre, rivière vitale pour tout l'écosystème. C'est elle qui amenait l'eau douce et avec elle une telle richesse. Cette zone d'ailleurs a été classée site Ramsar, c'est une récompense qui distingue les sites remarquables de zones humides dans le monde. La qualité de sa biodiversité méritait une distinction, 330 espèces d'oiseaux recensées dont six espèces remarquables comme le gorge bleu, le bernache-cravant ou la spatule d'Europe. Ici je pense que le monde se posait aussi pour respirer, il s'asseyait et comme moi, laissait son regard errer. Je suis sure qu'il venait pour les même raisons.
Je ne sais pas si les mots étaient suffisants pour vous entrainer avec moi. Je ne sais pas si à travers eux vous pourrez imaginer ce que mes yeux voient. Je ne sais pas si cette balade dans le creux silencieux du Bassin, vous fera oublier un instant, qu'il y avait dans le chapitre précédent, l'éventualité que mes mots vous transportent dans une histoire d'amour. Je ne sais pas si vous me pardonnerez le silence sur cette dernière. Je n'en sais rien du tout, j'ai juste eu le besoin de vous prendre par la main et de vous entrainer avec moi. Vous emmener dans le secret de mes pas...

 

@MarieBuisson le 28/02/2018

 

 

Cette histoire j'aurai pu l'écrire autrement. Vous conter la vérité rien que la vérité. Ou bien pas d'histoire mais juste témoigner. Retracer les contour d'un passé trop présent et user de mots plus violents dans une sorte de dernier souffle. Expulser une fois pour toute la douleur, la souffrance d'une rencontre avortée. La douleur d'un énorme mensonge offert avec des fleurs. Le cadeau d'un homme à femme, mal dans sa vie, mal dans ses baskets, pas à sa place mais forcé de l'être. Par lâcheté, manque de courage, peur des regards et des jugements. Fier jusqu'à en être aveugle. S'octroyant le droit d'user d'un pouvoir qu'il sait avoir. Un homme qui n'a jamais regardé en face ses blessures d'enfant, d'adolescent et d'adulte. Il les a cumulé couche par couche en un gros gâteau indigeste. Il n'a trouvé que le mal pour se guérir du sien. Il n'a vu qu'en la femme, pas la sienne, le moyen de "tuer" la mère, de tuer l'enfance et la honte d'un passé douloureux. Jouer l'aveugle pour ne pas s'avouer qui il est vraiment. Mais avoir à la maison, la femme/mère/épouse parfaite pour la société, la femme du paraitre, la parade parfaite pour s'asseoir sur une vie à l'image d'une réussite. Se montrer sous l'aspect de l'homme posé, intelligent, discret, secret même. Donné l'image c'est là l'essentiel. Il ne faut pas se dévoiler tout en restant actif sur le plan sociétal. Un dosage subtil qui demande beaucoup d'adresse. L'art de montrer ce qu'on veut de soi. La manipulation est son fort, c'est un outil indispensable pour amener qui on veut où on veut. Certainement qu'il faut aussi être dans l'égoïsme, le narcissisme pour agir comme il le fait. Sans scrupule, sans remord sur les actes qu'il commet. Il sait se protéger. Il va vous dire que c'est son jardin secret et dés lors il vous faut fuir. 
J'aurai pu vous la raconter façon brutal sans passer par la romance. Vous la servir sans artifice mais elle aurait manqué de saveurs. Elle n'aurait même pas retenue votre attention tellement elle est banale dans son état brut et réel. Alors j'ai enrobé, inventé, créé, imaginé, embelli. J'ai fait dans l'édulcoré pour mentir, et surement à moi même par l'occasion. Je l'ai posé sur le papier comme on pose un animal blessé sur sa couche. Et en écrivant de la sorte je me suis rendue coupable de l'avoir croisé, aimé et respecté. Je me suis mise en position de victime alors que je n'ai été qu'un prétexte. Il n'a que faire de votre chagrin, de votre vie après, de ce qu'il laisse quand il en a fini avec vous. Il est l'homme à qui on ne peut resister, il sait vous le faire croire. Mais lui ne s'intéresse pas à vous en vérité. Il veut juste vérifier qu'il existe, qu'il est visible, qu'il plait. Il va pomper l'énergie dans les femmes qu'il attire à lui, pour se sentir homme. Sauf que la seule qui récoltera le fruit de sa semence c'est sa femme, la vraie, l'officielle. Oh il y a bien eu la petite incartade réelle, celle qui a pu le faire culpabiliser, avoir un fond de regret; c'est pour ça que ce monde virtuel est génial, il te protège naturellement. Entre lui et elles, il y a une vitre sans tain. Elle est pratique et indispensable, car elle est le garde-fou. La tromperie reste à l'abris. Et puis en est-elle une vraiment puisque le physique n'entre pas en ligne de compte. On trompe que si on touche mais ça c'est ce qu'il doit se dire pour s'en convaincre. En réalité, c'est une belle hypocrisie, la tromperie est bien là même si dans les draps se mêlent des corps mariés, fidèles, la pensée est ailleurs pour lui. Et la pensée est infidèle. 
Il y a bien tromperie même sans coucherie. 
Il faut être honnête, la responsabilité se porte sur les deux parties, le piégeur et la piégée . Là où il y a un os c'est que l'un ment, joue et manipule et que l'autre est naïve, sincère et aimante. Patatra !! L'équilibre n'y est pas, il y a un dysfonctionnement dés le départ. L'un sait où il va et l'autre pas. L'un est rompu à la l'exercice , l'autre met les pieds dans le plat. Après c'est une suite logique qui découle de tout ça. Il va presser sa proie, l'utiliser à sa convenance. Il va agir de façon gentleman, toujours. N'oubliez pas qu'un écran protège. Qu'il ne permet pas l'accès aux yeux, aux expressions, à la voix et son intonation. Il faut tout décrypter dans les mots et seulement les mots. C'est d'une simplicité pour celui qui sait et lui sait et parfaitement en plus. Il ne doute pas. Ça marche comme il veut toujours. Il a un petit cumul de conquêtes virtuelles qui peuvent lui permettre cette assurance. Tomber ou fuir et je suis tombée parce que je n'ai vu que des mots. Parfois des doutes mais toujours très vite dissipés par sa capacité à les effacer. 
Et ensuite vient la chute. Tu imagines que tu tombes et que tu n'atterris jamais. C'est long long long, une descente dans l'enfer de l'oubli et enfer et bien le mot car l'oubli n'existe pas. Alors il faut faire autrement avec de heures de thérapies qui te feront réaliser qu'il a tout fait pour que tout se déroule selon ses souhaits. Il vous a manipulé en fonction de ses désirs, vous n'étiez qu'un pion, un espèce de stimulant qu'il ne peut pas toucher et ça l'arrange. Il a besoin de vous pour lui c'est tout. Il sait çe qu'il fait je vous l'ai dit, il ne laisse de lui que le nécessaire mais surtout pas son 06. Là encore il a trouvé la parade, son portable est professionnel, ah ah ah ..tu sais à cet instant qu'il te prend pour une conne mais tu laisses coulé, à cet instant tu l'aimes et c'est bien ce qui fera ton malheur. Lui il ne t'aime pas, il veut juste jouer. Il vous aura cerné, il sait qu'il ne risque rien, et puis de toute façon il saura s'échapper quand il sentira le danger. C'est ce qu'il s'est passé. J'avais le scénario et pourtant je suis tombée dans le panneau. Je l'imagine telle une pieuvre, c'est l'animal qui me vient quand je pense à lui. 
Il était sur de lui et de son sex appeal, je dirai plutôt aura dans ce cadre là . Il est toujours sur de lui car il vit et continue son chemin réel et virtuel et je suis sure qu'il'n'a rien changé. Que la femme derrière son clavier est subjuguée, et qu'il sait quoi lui écrire pour lui mentir en toute vérité. Une fois qu'il a trouvé une proie il l'emmène là où il veut. Débrouille toi ensuite. Les semaines qui se transforment en mois pour guérir. Tu as subit un viol psychologique, mais qui s'en soucis ? Il n'y a rien. Tu es responsable c'est tout , tu avais qu'à faire attention. Personne ne t'a obligé. Ton corps te punit, tu ne l'écoutes plus. Tu ne prends plus soin de lui et il te le rappelle douloureusement. Tu vomis chaque fois que tu veux hurler ton dégout de toi. Oui oui parce que n'oublie pas qu'on va te mettre la faute à toi rien qu'à toi. Lui c'est un homme qui t'a séduit, c'est pas de sa faute. C'est juste toi rien que toi. Et on va te le rappeler. Souvent, longtemps. Si Ton corps sombre alors tu sombres avec. Il faut te secouer, te faire violence. Ne plus focaliser sur tout ce qui peut le rappeler. Tu as tout effacer. Et puis tu es là dans cette salle obscure, tu es venue pour deux heures de répis, tu as bien bossée, il est sorti de ton esprit, il est loin, enfin. Et soudain tu bondis de ton siège, tu étais en train de mettre ton portable en sourdine pendant les divers bandes annonces et un prénom résonne dans la salle, Eve. Merde, il est là toujours là. Merde. À travers trois lettres , à travers l'enfer du non oubli.
Mille fois je t'ai pardonné. Mille fois j'ai essayé de t'excuser. Mille fois j'ai porté la culpabilité. Mille fois j'ai jeté ce poème " à toi ", mille fois je l'ai reposé sur l'étagère écrit sur les deux feuilles vierge d'un livre qui parle de celui qui a bercé tant amours avec son été indien. Mille fois j'ai écrit et réécrit cette dernière lettre que tu as ignoré, méprisé, supprimé. Merci. Car de ça j'ai compris qui tu étais et qui j'étais. 
Tu continueras d'abimé et moi je continuerai d'aimer. J'aimerai écrire ton nom en lettre capitales et le diffuser à grande échelle pour que plus une femme tombe dans ton piège virtuel. Tu ne m'as rien épargné parce que tu m'as menti. Elle était là avant que je ne sois plus là. Elle, une autre. Qu'en est-il aujourd'hui ? As-tu réalisé que tu faisais du mal à ces femmes que tu prétends aimé ? As-tu compris que ton passé te pèse ? As-tu compris que tu vivais dans ton mensonge ? Ta jambe te fait mal ? Un jour la justice va entrer dans ta maison, un jour elle va t'ouvrir les yeux. Tu vas comprendre. Pourquoi penses-tu être à l'abris ? Parce que tu te crois protéger, en imaginant que les femmes que tu choisis ne parleront jamais. Mais attention, un jour il se peut que tout ne soit pas aussi lisse et sans danger. Un jour il se peut qu'une de ces femmes soit comme toi, juste une image inventée. 
J'ai choisi de t'écrire dans ce pseudo roman, de te donner l'importance que tu mérites, celle des lâches, des fuyards, des amours avortés, des amours qui n'en sont pas, d'un homme qui n'en est pas un mais qui pense l'être dans cette horrible puissance qui se cache dans un pantalon qui pourrait trahir en vérité l'impuissance de cet homme qui n'a que sa virtuelle virilité pour exister. Es-tu Julien ? Es-tu Alberto ? Es-tu juste un rien, un fantôme des nuits glaciales de cet hiver là qui fut à la fois le plus beau et le pire de ma vie parce que j'ai cru qu'avec toi je pouvais aimer l'homme et oublier celui qui enfant m'avait tué le sens inné de l'amour dans toute sa pureté. Ce pédophile tu l'as fait revenir dans mes cauchemars car au fond tu es comme lui.
Que ces lignes tombent ou pas sous tes yeux m'est égale au regard du mal irréparable que tu as fait. Comme ce pédophile tu as laissé une trace indélébile sur mon chemin, la plus laide que l'on puisse dessiner dans le coeur de quelqu'un. 
La plus jolie , j'écris. Merci 
Affectueusement

 

@MarieBuisson le 3/03/2018


04/03/2018
0 Poster un commentaire

Article sans titre

Je me suis perdue entre deux amours 
Une Impossible histoire à jouer 
Qui m'a fait passer mon tour 
Laissant un écran noir sur mes étés

L'un comme l'autre sans courage 
D'ouvrir la porte sur la vérité
Prisonniers de leur mariage 
Ils n'ont pas su s'émanciper

Ils sont restés dans leurs erreurs 
Laissant d'autres femmes désappointés
Sans reconnaitre que c'est de peur 
Qu'ils n'ont osé se dire qu'ils s'étaient trompés

L'un, Revenu de nul part 
L'autre, Mort sans un regard 
L'un, se fut trop tard 
L'autre n'eut aucun au revoir

Dans l'amertume d'une larme 
Je vous ai jeté dans les eaux 
Souvenir d'une lutte sans arme 
S'en est allé l'amour sur ma peau

Marie Buisson
( poésie à rajouter à l'histoire improvisée de la fiancée de la dune )


08/02/2018
0 Poster un commentaire

Article sans titre

1999 - 2001, deux ans d'aller/retour, pour deux nuits le plus souvent, sans même passer par la maison de Gujan. Deux ans à faire ce trajet long comme un jour sans baisers. Deux ans à user le combiné du téléphone, à se tortiller des nuits entière dans un lit qui semblait devenu trop grand. Deux ans à se retrouver pour des nuits trop courtes , dans un hôtel. Avril 2001, je repars enfin pour un long séjour à Gujan, on va enfin se retrouver pour plus de temps, un mois. J'arrive un dimanche, le temps est à la grisaille, je m'installe, j'ouvre les volets de la maison. Il faut mettre en route le chauffage. Je me prépare une boisson chaude. Machinalement, je fais ce que je fais depuis quelques années à mon arrivée. Tous les gestes qui mettent peut à peut la maison endormie en état de vie. Le lendemain, je vais faire comme à chaque fois, les courses et puis un tour en vélo sur le port de la Hume. Les rituels qui sont comme une façon de m'approprier l'endroit que je quitte avec de plus en plus de difficulté, l'idée me trottait déjà de m'installer définitivement. 
Puis arrive le mardi, Julien doit rejoindre l'agence comme chaque semaine, il est prévu qu'il me retrouve ici entre midi et deux, il nous avait semblé bien trop long d'attendre le soir. Et les 12 heures ont sonné, puis les 13 et les 14 et puis rien. Le vide, le silence, le néant, rien, pas de Julien. N'en pouvant plus je file sur Arcachon, je laisse ma voiture sur le parking de la gare. Je descends jusqu'à l'agence, discrètement, j'essaie d'apercevoir quelque chose. J'entrevoie sa collaboratrice mais pas de Julien. Je continue mon chemin, pas trop loin, je traine, je m'éloigne un peu, je tourne en rond. Je me donne l'impression d'un fauve dans sa cage qui ne sait pas dans quelle direction aller car il se heurte à chaque fois aux barreaux de sa prison. 
Au bout de deux heures je suis rongée d'angoisse. Je prends le temps de faire une pause dans un café pour me calmer. Je sors et me dirige droit sur l'agence, je pousse la porte, et tout naturellement je demande à voir Julien M, sa collaboratrice me répond qu'il est absent aujourd'hui. 
-je peux peut-être vous renseigner, vous cherchez un bien ? 
Je lui explique dans un joli mensonge que non, mais que Mr M. m'avait vendu un bien il y a deux ans et que de passage dans le coin, je venais simplement le saluer et éventuellement discuter d'une autre affaire. Elle me dit de repasser ou d'appeler l'agence le lendemain. 
Nul besoin que je m'étale. Avril 2001, Julien a disparu. J'ai appris quelques jours plus tard, par le journal Sud Ouest, qu'il n'avait plus donné signe de vie, que sa voiture avait été retrouvée mais qu'il n'était pas rentré chez lui, que sa femme lançait un appel et sa photo là sous mes yeux sur laquelle je me suis arrêtés, comme hypnotisée, pas une larme n'a pu s'échapper ce jour là. Son téléphone aux abonnés absents, je n'ai pas su, il n'a rien dit, rien laissé supposé. 
Avril 2001, juin 2019. Dix huit ans et quelques mois, quelques jours et quelques heures, d'un espace infini entre lui et moi. Tout ce silence écrasant qu'il m'a imposé. Le voilà devant moi qui avançait, j'avais l'impression d'avoir traversé un tunnel me ramenant en arrière, un voyage dans le temps dans une Delaloréane, me ramenant en avril 2001. Étrangement j'aurai voulu partir en courant, ne pas le laisser m'approcher, ni m'expliquer, ni me détruire à nouveau. Il ne savait rien de ce que j'avais traversé après lui mais surtout, de ce que je venais encore une fois de vivre. Une autre histoire, une autre fuite mais cette fois un mort et enterré sur lequel j'avais du pleuré et fuir à mon tour. Histoires de fuites, voilà ce qu'étaient mes amours. Julien et Albert, les deux seuls hommes que j'avais voulu aimer, étaient des hommes prisonniers de leur vie. 
Je n'ai pas fuit. Il est venu à moi, je l'ai laissé parlé le premier. Les mots furent banals, j'ai tout écouté avec le fond musical des vagues. Des mots que j'ai laissé s'échapper aussitôt vers le large. Il m'a tout expliqué la tête baissée, comme un enfant qui venait se faire excuser d'une grosse bêtise. Quand il a eu terminé, je l'ai regardé dans les yeux, je lui ai dit : - merci Julien, il est tard, je dois rentrer. Prends soin de toi et S'il te plait, ne croise plus mon chemin. J'ai fait demi-tour et repris la plage en sens inverse. 
Je venais de réaliser que Julien avait quitté l'espace gardé dans mon cœur. Cet espace d'espoir que je n'avais plus ouvert depuis dix huit ans. Il s'en était enfuit comme il s'était enfuit de ma vie. Je ne me suis pas retournée, j'ai regardé droit devant et soudain je me suis sentie libre, soulagée et vidée de ces chagrins qui avaient pesés trop longtemps sur moi. La vie battait de nouveau et l'envie d'aimer tapait enfin à la porte de mon cœur guéri.
J'ai sorti Julien de 18 ans d'emprisonnement dans mon esprit. Allégée de ce poids, je pouvais regarder vers l'horizon sans voir son image flotter sur l'eau. Je pouvais envisager même de m'engager dans une histoire, sans cette arrière pensée qu'il pourrait revenir. Je pouvais et je le pouvais depuis longtemps, je me l'étais juste interdit inconsciemment. Quand Alberto avait surgit dans ma vie à l'automne 2012, j'ai pensé que lui, enfin, m'ôterait cet espoir caché au creux de moi et ce fut le cas. Hélas jusqu'au mensonge, jusqu'à ce que je retombe sur terre en découvrant l'homme qu'il était en réalité. L'homme attaché encore une fois, lâche, marié en voulant un ailleurs sans tout quitter. Ce qui fut plus lourd à guérir de lui, c'est que j'ai vécu une histoire dans le vide sidéral d'un amour qui n'existait que sur du baratin. J'ai cru qu' Alberto était différent de ceux que j'avais croisé depuis Julien. Le seul qui pouvait venir à bout de cet espoir qui bloquait la perspective d'une vie à deux. Pire que tout, Alberto m'a anéanti, abîmée jusqu'aux tréfonds de mon corps, a laissé une cicatrice telle qu'aucun soin n'a pu refermer. Il n'y a rien de pire que celui qui fait semblant d'aimer quand en face il y a la plus grande des sincérité. On appelle ce genre de personne, des pervers narcissiques, qui ne veulent que se rassurer. Aimer n'est pas leur but, il veulent être aimer pour ne jamais cesser de sentir puissant en mâle dominant. Ils ont ce besoin comme une pilule bleue, nécessaire à l'érection qui est la fonction mécanique sans laquelle ils ne peuvent pas se sentir vivants. De par cette puissante aura qu'ils exercent, les pervers narcissiques détruisent. Bien souvent ils ont la chance d'être mariés à des femmes qui ferment les yeux sur leurs écarts. Des femmes sous l'emprise de leur mari, comme le sont les maîtresses qui paient le prix fort quand elles tombent dans le piège. J'ai souvent entendu de la part d'autres femmes, qu'on payait le prix d'avoir voulu voler le mari d'une autre. Qu'elle naïveté de penser que c'est aussi simple que cette phrase méchante. Que c'est aussi facile qu'un " bien fait pour toi " ricanant qui semble venir d'une profonde jalousie ou d'une grande méconnaissance de l'amour. 
J'en étais là de mes deux grandes blessures amoureuses. Seule avec moi-même. Accompagnée de mes souvenirs, j'ai continué de marcher. J'ai marché des mois. J'ai longé l'océan tant et tant de fois que même les vagues finissaient par ne plus pouvoir effacer mes traces. J'ai usé la peau de mes pieds sur le sable fin de la Salie, cette plage au coeur de ma vie, sauvage et solitaire, au matin. J'ai posé mes larmes sous son tapis de grains beiges. J'avais l'impression que seule cette plage était capable de supporter mon poids lourd de chagrins, " chagrins d'amour durent toute une vie ..".
Cette plage amie et confidente, qui cachent les secrets dans les dunes. Qui vous prend et vous couvre de caresses sans demander de retour. La Salie, plage des mes amours enfouis et de l'amour nouveau qui a repeuplé mon âme de tendresse et de baisers. La Salie à jamais mon paradis sur cette Terre, cette Terre qui peut fournir le bien et le mal. Le bien est ce que je vois aujourd'hui en lui

@mariebuisson le 31/01/2018

 

 

 


08/02/2018
0 Poster un commentaire

Article sans titre

L'océan semblait figé, le jour commençait à décliner. Le banc d'Arguin changeait de couleur. J'avais marché le long de la crête en songeant au livre qui un jour devrait voir le jour. Je n'avais jamais oser me lancer. En regardant tout autour de moi, je me disais qu'il était temps que s'écrive cette histoire d'amour, non pas celle d'Albert et moi, elle n'en valait pas la peine, mais l'histoire qui me liait profondément à ce lieu. J'avais envie de mettre des mots sur ce qui faisait mon attirance, sur ce qui faisait que c'est ici que je voulais finir ma vie. J'ai mis le temps pour réaliser ce souhait alors que j'aurai pu le faire bien avant. Il était à l'origine de mon hésitation. J'ai repoussé longtemps parce qu'il y avait une promesse faite ici. Un peu plus loin, après la dune. La promesse a été déchirée, et avec la blessure, j'avais du mal à me décider à venir définitivement. La peur de ne pas pouvoir guérir, d'être sans cesse poursuivi, hantée par les souvenirs. Ce lieu avait vu notre premier rdv. La rencontre réelle après des mois d'attente.
Tout ceci était le passé à ne plus regarder. C'est écrire mon histoire avec le Bassin qui devenait la priorité. Qu'importe si elle n'était pas éditer, l'essentiel était de me construire ici et de me fixer sur cet objectif. Je ne savais pas comment m'y prendre, par quel bout commencer. Si je devais m'étaler sur l'idylle ou l'évincer. Fallait que j'arrête de me questionner. J'avais envie de boire un chocolat chaud. Pour ça il fallait redescendre et rentrer sur Pyla, là bas je trouverai un café. Il y avait moins d'établissements ouverts en basse saison mais on trouvait toujours où boire un verre. Il était 16h30, encore trop tôt pour rentrer.
La dune se descends en courant. Et hop me voilà changé en cabri, prête à me laisser porter par la pente. Je n'avais plus 20 ans clairement et mes genoux plus fragiles n'auraient pas aimé subir de choc mais l'avantage du sable c'est qu'il est souple comme un matelas de plume et qu'en s'y prenant comme un skieur en plein slalom, j'arrivais en bas sans bobos. Je récupérais ma voiture sur le parking et m'acquittait du paiement.
Sur Pyla, je pris mon chocolat dans un bar comme prévu et sans m'attarder, je filais sur Arcachon, aucun problème de parking en novembre, je trouvais une place rapidement près du centre. J'avais envie de flâner un peu dans la rue commerçante Gambetta et m'acheter quelques gourmandises telle qu'une boite de cannelés et puis passer à la boutique d'Yves Thuriès place des Marquises pour faire le plein de tablettes de chocolats. La halle Baltard n'ouvrait que le matin, je continuais donc mon chemin, rejoindre ma voiture et rentrer à la maison.
Cette sortie m'avait fait un bien fou. Je me sentais prête à affronter la suite, préparer mon installation définitive, activité moins ludique, mais je n'avais aucune appréhension. Tout se passerait sans problème, en temps et en heure. J'avais aussi en projet d'organiser les fêtes à la maison avec Sophie, Marco, Annie et Philippe. J'appelais Annie que je n'avais pas encore eu depuis mon départ et je lui faisais part de mon envie. Elle était partante et regarderait les avions. C'était bien plus simple que je sois sur place car pour eux, le trajet pouvait s'envisager par les airs. Et pour de courts séjours, ce qui leur permettraient de venir plus souvent. Je pouvais aller les chercher , il fallait moins d'une par l'A63 pour m'y rendre. Et d'y penser cela me réjouissais. Ils aimaient venir ici, ce Bassin ils le connaissaient grâce à moi, je les bassinais tellement qu'ils avaient fini par y venir et puis en tomber amoureux à leur tour. Et pour moi c'était merveilleux car je savais que nous continuerions à nous voir sans de trop longues périodes d'attente.
Ils étaient plus que des amis, ils étaient ma seconde famille. Je savais que je pouvais partir définitivement de Chambéry pour Gujan, je ne les perdrais jamais. Ils savaient depuis longtemps que de toute façon, c'était mon désir. C'était venu plus tôt qu'ils pensaient c'est tout.
La vie pouvait continuer. J'étais prête.


22/11/2017
2 Poster un commentaire

La fiancée de la dune ( merci à Alain pour ce qui pourrait finalement être le titre et David qui m'a aussi poussê dans le sens de la muse )

La Dune était-elle ma muse ?
Je suis partie rendre visite à sa majesté. Prête pour gravir dans le sable les quelques 111 mètres. Le soleil était assez chaud et dans ma doudoune de plume je n'aurai pas froid une fois au sommet.
Arrivée un peu essoufflée et bien réchauffée pour le coup, je constatais qu'il n'y avait pas beaucoup de fous comme moi et tant mieux. Je me risquais pieds nus pour m'imprégner pleinement de l'énergie du sol mouvant. Le grain était froid mais très vite la voute plantaire s'insensibilisait et ça faisait un bien fou.
L'énergie montait dans les jambes et on pouvait sentir toute la force et la puissance qu'elle pouvait vous procurer. Je prenais d'elle autant que je pouvais. Elle allait me donner le courage et la détermination pour repartir dans ma nouvelle conquète, celle de l'amour universel. Le courage aussi d'écrire enfin l'histoire, le moment allait venir où c'est pour moi que j'allais taper sur mon clavier, que j'allais vider mon disque dur pour libérer de l'espace à d'autres choses. La Dune était ma muse, et bien plus encore. Elle était douce sur la surface et si puissante en son coeur. Le vent la rendait belle et quand il frôlait sa peau de sable, il emmenait avec lui, les poèmes qu'elle écrivait la nuit. Elle écrivait sur les passants inconnus qui la piétinaient sans égards, elle n'avait pas de rancune, la Dune. Elle contait l'histoire de cette inconnue qui s'assaillait longuement sur son ventre, seule et qui laissait tomber des perles de larmes. Elle en connaissait la source et sans que l'inconnue s'en doute, elle concentrait son énergie pour lui procurer tout les bienfaits puisés dans le creux de la terre. Elle restituait par chaque grain ce plein d'amour. La fiancée de la Dune, silencieuse dans son chagrin, ne savait pas qu'elle portait en elle ce trésor.
La Dune était un miracle de mère nature, un diamant posé sur une langue de plage. Elle me fascinait toujours autant. Je ne savait expliquer ce sentiment qui me liait à elle. Il,me semble que depuis toujours c'est ici que j'ai vidé mes larmes, mes soucis, mes chagrins, que c'est sur elle que j'ai crié mes réussites. Je lui ai offert mes joies et mes premiers écrits. Je l'ai photographiée dans toute sa nudité comme le photographe magnifie son modèle. Je lui ai pris sa lumière, son âme car je l'ai vu comme la plus belle des femmes, elle était ma seule maitresse parmi les hommes. Celle qui m'a rendue infidèle, libre et a elle seule j'ai pu déclamer le plus sincère des " je t'aime ". J'ai cru qu'Albert pouvait être digne de recevoir le même. Je me suis trompée, seule la nature est capable de recevoir autant d'amour puisqu'elle seule est capable de vous en offrir à l'infini sans rien demander.
Mon regard faisait le tour, le sable se dérobait sous mes pieds et au plus ils s'enfonçaient, au plus mon corps était parcouru de frissons. La force était là, au coeur de Pilat.

image.jpeg


22/11/2017
0 Poster un commentaire


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser