De l'encre et du papier

De l'encre et du papier

La fiancée de la dune ( merci à Alain pour ce qui pourrait finalement être le titre et David qui m'a aussi poussê dans le sens de la muse )

La Dune était-elle ma muse ?
Je suis partie rendre visite à sa majesté. Prête pour gravir dans le sable les quelques 111 mètres. Le soleil était assez chaud et dans ma doudoune de plume je n'aurai pas froid une fois au sommet.
Arrivée un peu essoufflée et bien réchauffée pour le coup, je constatais qu'il n'y avait pas beaucoup de fous comme moi et tant mieux. Je me risquais pieds nus pour m'imprégner pleinement de l'énergie du sol mouvant. Le grain était froid mais très vite la voute plantaire s'insensibilisait et ça faisait un bien fou.
L'énergie montait dans les jambes et on pouvait sentir toute la force et la puissance qu'elle pouvait vous procurer. Je prenais d'elle autant que je pouvais. Elle allait me donner le courage et la détermination pour repartir dans ma nouvelle conquète, celle de l'amour universel. Le courage aussi d'écrire enfin l'histoire, le moment allait venir où c'est pour moi que j'allais taper sur mon clavier, que j'allais vider mon disque dur pour libérer de l'espace à d'autres choses. La Dune était ma muse, et bien plus encore. Elle était douce sur la surface et si puissante en son coeur. Le vent la rendait belle et quand il frôlait sa peau de sable, il emmenait avec lui, les poèmes qu'elle écrivait la nuit. Elle écrivait sur les passants inconnus qui la piétinaient sans égards, elle n'avait pas de rancune, la Dune. Elle contait l'histoire de cette inconnue qui s'assaillait longuement sur son ventre, seule et qui laissait tomber des perles de larmes. Elle en connaissait la source et sans que l'inconnue s'en doute, elle concentrait son énergie pour lui procurer tout les bienfaits puisés dans le creux de la terre. Elle restituait par chaque grain ce plein d'amour. La fiancée de la Dune, silencieuse dans son chagrin, ne savait pas qu'elle portait en elle ce trésor.
La Dune était un miracle de mère nature, un diamant posé sur une langue de plage. Elle me fascinait toujours autant. Je ne savait expliquer ce sentiment qui me liait à elle. Il,me semble que depuis toujours c'est ici que j'ai vidé mes larmes, mes soucis, mes chagrins, que c'est sur elle que j'ai crié mes réussites. Je lui ai offert mes joies et mes premiers écrits. Je l'ai photographiée dans toute sa nudité comme le photographe magnifie son modèle. Je lui ai pris sa lumière, son âme car je l'ai vu comme la plus belle des femmes, elle était ma seule maitresse parmi les hommes. Celle qui m'a rendue infidèle, libre et a elle seule j'ai pu déclamer le plus sincère des " je t'aime ". J'ai cru qu'Albert pouvait être digne de recevoir le même. Je me suis trompée, seule la nature est capable de recevoir autant d'amour puisqu'elle seule est capable de vous en offrir à l'infini sans rien demander.
Mon regard faisait le tour, le sable se dérobait sous mes pieds et au plus ils s'enfonçaient, au plus mon corps était parcouru de frissons. La force était là, au coeur de Pilat.

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22/11/2017
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