De l'encre et du papier

De l'encre et du papier

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L'océan semblait figé, le jour commençait à décliner. Le banc d'Arguin changeait de couleur. J'avais marché le long de la crête en songeant au livre qui un jour devrait voir le jour. Je n'avais jamais oser me lancer. En regardant tout autour de moi, je me disais qu'il était temps que s'écrive cette histoire d'amour, non pas celle d'Albert et moi, elle n'en valait pas la peine, mais l'histoire qui me liait profondément à ce lieu. J'avais envie de mettre des mots sur ce qui faisait mon attirance, sur ce qui faisait que c'est ici que je voulais finir ma vie. J'ai mis le temps pour réaliser ce souhait alors que j'aurai pu le faire bien avant. Il était à l'origine de mon hésitation. J'ai repoussé longtemps parce qu'il y avait une promesse faite ici. Un peu plus loin, après la dune. La promesse a été déchirée, et avec la blessure, j'avais du mal à me décider à venir définitivement. La peur de ne pas pouvoir guérir, d'être sans cesse poursuivi, hantée par les souvenirs. Ce lieu avait vu notre premier rdv. La rencontre réelle après des mois d'attente.
Tout ceci était le passé à ne plus regarder. C'est écrire mon histoire avec le Bassin qui devenait la priorité. Qu'importe si elle n'était pas éditer, l'essentiel était de me construire ici et de me fixer sur cet objectif. Je ne savais pas comment m'y prendre, par quel bout commencer. Si je devais m'étaler sur l'idylle ou l'évincer. Fallait que j'arrête de me questionner. J'avais envie de boire un chocolat chaud. Pour ça il fallait redescendre et rentrer sur Pyla, là bas je trouverai un café. Il y avait moins d'établissements ouverts en basse saison mais on trouvait toujours où boire un verre. Il était 16h30, encore trop tôt pour rentrer.
La dune se descends en courant. Et hop me voilà changé en cabri, prête à me laisser porter par la pente. Je n'avais plus 20 ans clairement et mes genoux plus fragiles n'auraient pas aimé subir de choc mais l'avantage du sable c'est qu'il est souple comme un matelas de plume et qu'en s'y prenant comme un skieur en plein slalom, j'arrivais en bas sans bobos. Je récupérais ma voiture sur le parking et m'acquittait du paiement.
Sur Pyla, je pris mon chocolat dans un bar comme prévu et sans m'attarder, je filais sur Arcachon, aucun problème de parking en novembre, je trouvais une place rapidement près du centre. J'avais envie de flâner un peu dans la rue commerçante Gambetta et m'acheter quelques gourmandises telle qu'une boite de cannelés et puis passer à la boutique d'Yves Thuriès place des Marquises pour faire le plein de tablettes de chocolats. La halle Baltard n'ouvrait que le matin, je continuais donc mon chemin, rejoindre ma voiture et rentrer à la maison.
Cette sortie m'avait fait un bien fou. Je me sentais prête à affronter la suite, préparer mon installation définitive, activité moins ludique, mais je n'avais aucune appréhension. Tout se passerait sans problème, en temps et en heure. J'avais aussi en projet d'organiser les fêtes à la maison avec Sophie, Marco, Annie et Philippe. J'appelais Annie que je n'avais pas encore eu depuis mon départ et je lui faisais part de mon envie. Elle était partante et regarderait les avions. C'était bien plus simple que je sois sur place car pour eux, le trajet pouvait s'envisager par les airs. Et pour de courts séjours, ce qui leur permettraient de venir plus souvent. Je pouvais aller les chercher , il fallait moins d'une par l'A63 pour m'y rendre. Et d'y penser cela me réjouissais. Ils aimaient venir ici, ce Bassin ils le connaissaient grâce à moi, je les bassinais tellement qu'ils avaient fini par y venir et puis en tomber amoureux à leur tour. Et pour moi c'était merveilleux car je savais que nous continuerions à nous voir sans de trop longues périodes d'attente.
Ils étaient plus que des amis, ils étaient ma seconde famille. Je savais que je pouvais partir définitivement de Chambéry pour Gujan, je ne les perdrais jamais. Ils savaient depuis longtemps que de toute façon, c'était mon désir. C'était venu plus tôt qu'ils pensaient c'est tout.
La vie pouvait continuer. J'étais prête.



22/11/2017
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